La nageuse en eau glacée Chilienne Bárbara Hernández entre dans l’histoire en nageant 2,5km en Antarctique pour la protection du milieu marin
La nageuse en eau glacée Chilienne, Bárbara Hernández, est entrée dans l’histoire ce 5 février 2023 en devenant la première personne à nager 2,5 kilomètres dans les eaux glaciales de l’Antarctique.
L’incroyable exploit de Bárbara Hernández, que l’on apelle la « sirène des glaces » témoigne de ses compétences en tant que nageuse en eau libre. Elle détenait auparavant le record mondial Guinness de la traversée à la nage la plus rapide d’un mille marin dans le passage de Drake, au sud du Chili.
La nage de Mme Hernández n’est pas seulement un exploit personnel, mais aussi un message au monde entier sur l’urgence d’une plus grande protection marine en Antarctique. Elle fait partie du groupe de dirigeants Antarctica2020, qui appelle à une intensification des efforts de conservation dans la région, et travaille en étroite collaboration avec la Coalition pour l’Antarctique et les mers du Sud. En juin, une réunion aura lieu à Santiago, au Chili, où Mme Hernández soutiendra l’appel lancé aux dirigeants mondiaux pour qu’ils prennent des mesures afin de protéger l’océan et le continent.
Vêtue seulement d’un maillot de bain par des températures de 2,2 Celsius et sans aucun équipement de protection ni graisse, Hernández a bravé les eaux glacées de la baie du Chili, sur l’île de Greenwich en Antarctique, pour terminer sa nage en 45 minutes et 50 secondes.
« Cela fait des années que je rêve de nager dans les sept océans du monde, et je suis ravie d’avoir pu réaliser cette nage en Antarctique. Le défi physique était difficile, mais cela en valait la peine si mon message sur la nécessité d’agir pour protéger ces eaux incroyables était entendu », a déclaré M. Hernández.
Actuellement, trois propositions de protection marine à grande échelle sont sur la table de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR). Ces propositions couvrent près de 4 millions de kilomètres carrés (1 % de l’océan mondial) dans l’Antarctique oriental, la mer de Weddell et l’Antarctique. Bien qu’il soit question d’un accord depuis des années, les progrès ont été entravés par la géopolitique, la Chine et la Russie n’ayant pas encore adhéré à l’accord. Pour sortir de cette impasse, une réunion spéciale de la CCAMLR consacrée aux aires marines protégées a été programmée du 19 au 23 juin à Santiago du Chili.
La traversée de Bárbara Hernández a été une source d’inspiration pour beaucoup, notamment pour Claire Christian, directrice exécutive de la Coalition pour l’Antarctique et les mers du Sud, qui a déclaré : « Le courage de Bárbara, qui a entrepris cette traversée au nom de la protection de l’océan Antarctique, est une véritable source d’inspiration. Sa bravoure montre l’urgence de la question et nous espérons que les dirigeants en tiennent compte et prennent des mesures décisives lors de la réunion de la CCAMLR en juin pour assurer la protection de ces trois grandes zones. »
La crise climatique soumet l’Antarctique, ainsi que les océans et la faune qui l’entourent, à une pression croissante, et la pêche concentrée du krill ne fait qu’exacerber la situation. Le krill est une source de nourriture essentielle pour de nombreux animaux sauvages de l’Antarctique, tels que les baleines, les pingouins et les phoques, et les zones marines protégées sont cruciales pour renforcer la résilience des habitats océaniques et des animaux sauvages afin qu’ils puissent s’adapter à ces changements.
Andrea Kavanagh, directrice des travaux sur l’Antarctique et l’océan Austral du Pew Bertarelli Ocean Legacy Project, a déclaré : « Cela fait 10 ans que les membres de la CCAMLR ont convenu de mettre en place un réseau d’aires marines protégées dans l’océan Austral. Au cours de cette période, nous avons constaté les effets du changement climatique sur la biodiversité de la région et l’augmentation de la pêche au krill, le cœur même de l’écosystème. Cette réunion spéciale de la CCAMLR à Santiago offre une occasion unique aux dirigeants de montrer leur engagement à protéger 30 % de l’océan mondial d’ici 2030, y compris ces trois grandes aires marines protégées. »
Le gouvernement et la marine chilienne ont été de fervents partisans de cette initiative, le Chili et l’Argentine étant les co-proposants de la proposition de protection marine dans l’Antarctique.